Comment traiter une perte auditive ?

1. Comprendre la perte auditive

La perte auditive peut avoir plusieurs origines :

• Presbyacousie : perte progressive liée à l’âge, symétrique et bilatérale, affectant particulièrement les hautes fréquences.

• Bouchons de cérumen : obstruction du conduit auditif causant une baisse temporaire de l’audition, pouvant concerner jusqu’à 60–80 % des dysfonctionnements auditifs liés aux appareils.

• Trauma sonore, infections, otites ou causes génétiques pouvant entraîner des déficiences neurosensorielles ou mixtes.

2. Étape 1 : Diagnostic médical et bilan auditif

Un bilan auditif complet est indispensable :

• Consultation ORL : otoscopie, audiométrie tonale, tests de conduction (Rinne, tympanométrie…) allant jusqu’à l’imagerie si nécessaire.

• Ce diagnostic permet d’identifier la cause exacte et de déterminer si la perte est réversible (ex : bouchon, otite) ou permanente (presbyacousie, génétique…).

3. Étape 2 : Traitement adapté selon l’étiologie

✅ Perte réversible (ex : cérumen, otite)

• Exérèse du cérumen :

  • Irrigation auriculaire douce (eau à température corporelle + ramollissant), ou aspiration selon protocole médical, pour déboucher le conduit auditif.

  • Intervention réalisée par un professionnel (ORL, audioprothésiste formé).

🩺 Perte permanente ou irréversible

• Appareillage auditif : la solution la plus fréquente pour restaurer le confort au quotidien.

  • Contour d’oreille (BTE) : puissant et robuste.

  • Intra‑auriculaire (CIC ou ITC) : discret, adapté aux pertes légères à modérées.

  • Endo‑auriculaire / intra‑canalaire : convient aux pertes sévères, mais plus coûteux et complexe à régler.

• Appareils spécialisés :

  • Prothèse auditive à ancrage osseux (BAHA), indiquée en cas de surdité de transmission ou d’otite chronique.

  • Implant cochléaire : solution pour les surdités neurosensorielles profondes ou non corrigibles par appareil auditif classique.

4. Étape 3 : Accompagnement et suivi audioprothétique

• Choix d’une solution personnalisée selon le style de vie, la sévérité de la perte et les préférences esthétiques.

• Adaptation et réglages personnalisés réalisés par l’audioprothésiste pour optimiser confort, compréhension, réduction des acouphènes.

• Suivi régulier pour s’assurer d’un bon usage et de performances durables.

5. Étape 4 : Prévention et hygiène auditive

• Protection auditive :

  • Utilisation de bouchons ou casques certifiés (norme EN352/EN458) en environnement bruyant, concerts ou chantiers.

  • Nettoyage régulier pour éviter accumulations de cérumen et infections.

• Limitation des niveaux sonores :

  • Ne pas dépasser 85 dB(A) sur 8 heures (principe de dose exposition).

  • Diviser la durée d’exposition par deux à chaque augmentation de 3 dB.

• Suivi régulier de l’acuité auditive, surtout après 50 ans ou après expositions professionnelles/bruit intense.

6. Innovations médicales et perspectives

Des avancées récentes en thérapie génique montrent un potentiel de restauration auditive chez certains jeunes patients porteurs de mutations génétiques (gène OTOF). En France, un essai clinique (Audiogène/Sensorion) est en cours pour les enfants en 2025.

🧭 Récapitulatif – Tableau des traitements

💡 Pourquoi traiter une perte auditive est essentiel ?

• Prévenir l’usure cognitive, la baisse de l’attention ou d’énergie, et limiter le risque d’isolement social.

• Améliorer la qualité de vie, la socialisation, et la compréhension orale dans des contextes variés.